Avant d’être un jeu, Smash Up a été un sac ! Car en effet, nombreux ils ont été ceux qui comme moi ont voulu récupérer cet énorme sac estampillé Smash Up à Essen pour y transporter leurs emplettes à travers les allées du salon. Et puis, quitte à avoir un jeu gratuit en achetant un sac, autant y jouer et la bonne nouvelle c’est que Smash Up est un très bon jeu dans sa catégorie.
Quand on voit la boîte de Smash Up, on se dit tout de suite qu’on est pas dans la catégorie des jeux de gestion longs et compliqués. Smash Up met l’accent sur le fun, la déconne et les références à la culture geek du web. Le sous-titre anglais parlait de « Shufflebuilding Game of Total Awesomeness », une bonne manière de se démarquer des traditionnels jeux de « deckbuilding » (Dominion, Thunderstone, Ascension et leurs copains). Ici le concept de la construction de deck a été réduit à sa plus simple et jouissive expression : on choisit deux factions géniales de 20 cartes chacune, on les mélange pour avoir un deck de 40 cartes et VOI-LÀ (comme disent les américains).
On peut jouer ! Place à la baston !
Une grande partie du plaisir de Smash Up consiste à tester les 36 28 différentes combinaisons de factions (calcul réalisé sous contrôle d’huissier) pour voir laquelle est la plus puissante. Car oui, certaines combinaisons sont plus fortes que d’autres, il faudra s’y faire.
Nous avons donc dans la boîte :
– des Dinosaures avec des lasers
– des Aliens très mystérieux
– des Zombies toujours à la mode
– des Robots, plein de Robots…
– des Pirates toujours prêts à en découdre
– des Ninjas (où ça ?)
– des leprechauns, farfadets et autres nains de jardins formant le Petit Peuple
– des Sorciers maîtrisant le secret des arcanes
On peut donc en 30 secondes et à loisir composer des decks de Pirates Zombies (ou de Zombies Pirates) ou encore de Dinosaures Magiciens, etc…
Voilà pour la partie « Shufflebuilding », passons à la partie « Total Awesomeness ».
Le principe du jeu est très simple : il y a des Bases au centre de la table (autant que le nombre de joueurs + 1). Les joueurs jouent des Monstres et des Actions pour prendre le contrôle des Bases, marquer les points de victoire et déclencher les capacités spéciales liées. Quand un joueur atteint 15 points de victoire, il gagne !
À son tour de jeu, un joueur peut jouer 2 cartes maximum : un Monstre et une Action. Il peut jouer uniquement l’une des deux ou rien du tout. À la fin de son tour, il pioche 2 cartes de son deck.
Le jeu en lui même est très simple mais il encourage la recherche de combos et de synergies entre les deux composantes de son deck… car chaque Monstre vient en jeu avec un pouvoir spécial qui consiste souvent à pourrir ses adversaires.

Une base : en haut le score à atteindre pour déclencher le décompte, au milieu les points gagnés par les joueurs, en bas le pouvoir spécial de la base.
Prévu pour 2 à 4 joueurs, Smash Up est un jeu de baston rapide et défoulatoire qui rentre dans la même catégorie que King of Tokyo (mais sans élimination).
Je trouve qu’il fonctionne mieux dans la configuration à 3 joueurs, les parties à 4 pouvant s’avérer assez longues, surtout avec des joueurs débutants qui découvrent les cartes.
À noter que l’édition française de Iello contient des jetons de points de victoire, absents de l’édition VO qui, elle, nous obligeait à marquer les points sur la nappe ou à utiliser des compteurs quelconques.
Pour ceux qui aiment faire un peu de theorycrafting, voici les points forts de chaque faction :
Leur point fort consiste à renvoyer des Monstres dans la main de leur propriétaire (14 cartes !).
Ils possèdent 2 Monstres qui rapportent 1 point de victoire quand ils sont joués (rapidement on voit une combo à faire avec les 14 cartes précitées).
– Les Dinosaures
Etre gros et fort ! 13 cartes augmentent la force de ces bestioles.
Ils ont également quelques cartes pour détruire des Monstres adverses.
– Les Ninjas
La destruction des Monstres adverses (6 cartes) et leur manie de jaillir des ombres pour chambouler le décompte d’une base (4 cartes) les rendent attachants.
– Le Petit Peuple
Ils aiment jouer des tours aux autres (10 cartes pour faire défausser de la main des adversaires) et lancer des sorts de protection (les 8 cartes de protection de leurs leprechauns).
– Pirates
Déplacer les Monstres de bases en bases (7 cartes) et donner du canon (7 cartes de destruction de Monstres) sont leurs 2 passe-temps.
– Les Robots
Leur marque de fabrique est d’envoyer des hordes de robots (11 cartes pour jouer des Monstres supplémentaires !). Ils sont capables de réunir une force considérable en un seul tour mais il leur faudra par la suite remonter une main efficace.
– Les Sorciers
Ils savent lancer des sorts, beaucoup de sorts ! Et pour ça 10 cartes permettent de jouer des actions supplémentaires (pour dépasser la limite de 1 Action par tour).
8 cartes permettent de piocher des cartes dans le deck.
Les sorciers sont ceux qui font tourner leur deck le plus rapidement.
– Les Zombies
Jouer avec la défausse (13 cartes) et revenir encore et toujours (7 cartes pour un Monstre supplémentaire).
L’éléphant ou l’hippopotame ?
Ce ne sont pas les factions qui font la force d’un deck mais la paire formée par les deux factions. On peut donc chercher à forcer un trait (Ninjas + Pirates : prenez garde à vos Monstres !) ou à trouver une complémentarité (Robots + Sorcier : vous ne serez plus jamais avec une main vide !). J’ai quand même remarqué, au cours de mes parties, que les Robots et les Zombies avaient tendance à être choisis plus souvent que les autres…
Nous devrions voir arriver sous peu (dans un premier temps en VO mais rapidement en VF) une première extension pour ce jeu qui s’y prête très très bien.
Au menu, de nouvelles bases et surtout 4 nouvelles factions : des Plantes Carnivores (hmmmm… Plants vs Zombies…), du SteamPunk, des Fantômes (enfin les Pirates Fantômes et les Fantômes Pirates !) et de la Cavalerie sur Ours qu’on trouve plus souvent sur 4Chan que dans un jeu de plateau.
Avec seulement 4 nouvelles factions, le nombre de combinaisons passe de 36 à 74 créant ainsi un ratio matériel additionnel/nouvelles possibilités assez rarement atteint !
Smash Up
Un jeu de Paul Peterson
Publié par Iello
Illustré par Dave Alsop, Bruno Balixa, Conceptopolis et Francisco Rico Torres
Pour 2 à 4 joueurs mais c’est mieux à 3
Pour des parties d’environ 30 à 45 minutes
Acheter le jeu chez Philibert
Ah, Smash Up, ca c’est du bon jeu.
Mon combo préféré est pirate+dino, mais le plus fort est, sur les statistiques que j’ai faites, alien+zombie (les envahisseurs qui reviennent marquer point par point à chaque retour de cimetière, c’est assez vite fatal)
PS: au passage, changez d’huissier. Il n’y a *que* 28 combinaisons possibles. (8 possibilités pour la 1ère faction, 7 pour la 2ème nécessairement différente, divisé par 2 car l’ordre n’importe pas. (8*7)/2 = 28)
Oui c’est bien 28 et non 36 ! J’ai retrouvé mon petit schéma sur un bout de nappe qui donne 28.
Par contre j’avais fait 7 + 6 + 5 + 4 + 3 + 2 +1.
c’est normal, la somme des termes d’une suite arithmétique vaut [n(n+1)]/2. Mais que fait le professeur Patashima?!
jouable avec des enfants (7 et 10 ans, bien entrainés) ?
C’est un jeu de combos qui n’est pas très compliqué à comprendre, mais qui va demander un minimum de subtilité dans l’ordre de jeu des cartes et surtout un bon niveau de lecture (tout est écrit dessus).
Donc, si vos enfants sont très doués, ils peuvent sans doute jouer à tout, mais ce n’est pas le premier jeu que je sortirais avec des enfants de 7/8 ans.
À titre indicatif, la boîte indique 12 ans.
7 me parait jeune, même bien entrainé et capable de bien lire. 10 ça devrait être abordable.
Outre la lecture, savoir faire les efforts nécessaire en calcul mental est requis (pour savoir quand on dépasse le nombre de points nécessaires sur une base, sachant que certaines créatures comme les raptors ou les microbots sont parfois compliquées) et un minimum de stratégie (pour pouvoir enchainer correctement certaines cartes).
Excellent article. Je viens de découvrir le site et je vais suivre avec engouement. Merci !
Le site est optimisé pour Firefox et Chrome. J’espère que votre expérience avec Engouement sera satisfaisante 🙂
J’ai ri plus que je n’aurais du 😛
Est-ce que le professeur Patashima pourrait nous faire une petite explication pratique ? Ça a l’air d’un chouette jeu, mais ne connaissant pas le « shufflebuilding », je n’ai pas compris grand chose…
l’article date un peu, mais j’apporte une pierre à l’édifice. un pote l’a commandé avec 3 extensions et c’est du fun en barre. j’ai très longtemps joué à magic du coup je retrouve ces mêmes sensations de combo, j’adore. Par contre ce n’est pas accessible à tous. 10 ans âge minimum, c’est faible.
par contre je confirme, combinaison robots + zombies c’est énorme.
aujourd’hui il y a 6 extensions en français pour un total de 812 combinaisons possibles, 7 en VO (et bientôt 8 d’ailleurs pour un total de 1332 combinaisons) et les thèmes reflètent vraiment la pop culture geek.
j’ai testé hier soir et j’ai commandé ce matin (+2 extensions) pour avoir mon exemplaire.
pour l’anecdote, au moment de conquérir une base où j’avais aucune créature dessus, la base disais que tous les joueurs pouvaient jouet une créature sur la base. j’ai posé un robot qui a autorisé d’en joué un autre, puis un autre, puis un autre, puis un autre.
au final j’ai remporté la base 🙂
si on a l’extension « même pas mort », savants fous et robots c’est sympa aussi
Comment je fais si on est 3 joueurs mais que j,ai juste 5 factions ? Je suis aubliger d’acheter le jeux de base ou une deuxième extension? Merci!
Oui, à 3 joueurs, il faut soit le jeu de base, soit une seconde extension.
Merci
Dans le jeu de base il y a 8 factions, donc assez pour jouer à 4. Les extensions apportent 4 faction, donc assez our deux joueurs. Donc le jeu de base ou deux extensions seront suffisants our 3 joueurs.
Et chose rare les extensions sont jouables indépendamment par deux joueurs.
enfin pour l’âge je crois que 10 ans est un minimum. Car il faut savoir bien lire et comprendre un minimum la mécanique du jeu. Par contre un enfant plus jeune pourra jouer avec un adulte ou un ado en binôme qui le guidera un peu dans son jeu.